Le monde des services financiers est peu enclin à prendre des risques, et lorsqu’il s’agit de technologie, les professionnels du secteur privilégient les méthodes de sécurité qui ont fait leurs preuves depuis de nombreuses années.

Le cloud s’est longtemps heurté à de nombreuses résistances, le secteur bancaire se montrant largement sceptique quant à sa viabilité. Les incertitudes ne manquent pas concernant les cadres de réglementation et de surveillance applicables à l’externalisation des services en mode cloud et les contrôles auxquels les banques risqueraient de se trouver confrontées à la moindre fuite de données.

L’attitude vis-à-vis du cloud commence à évoluer lentement.

Ces derniers mois ont été marqués par d’importants changements dans le secteur financier :

  • La directive de l’Union européenne sur les services de paiement (PSD2), qui permet aux clients des banques — particuliers ou entreprises — de faire appel à des tiers pour gérer leurs finances, a changé la donne, suscitant intérêt et confiance en faveur du cloud ;
  • L’Open Banking, qui exige que les données bancaires des clients puissent être partagées par le biais d’interfaces API ouvertes et sécurisées, devrait se généraliser en 2019 ;
  • Les recommandations finales de l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) concernant l’externalisation vers des prestataires de services dans le cloud sont dorénavant en vigueur. C’est la première fois que l’externalisation dans le cloud fait l’objet d’une supervision formelle au niveau européen.

Avec ces règlementations, les banques n’ont guère d’autre choix que d’évoluer et de se préparer à être davantage compétitives. Elles veulent saisir les opportunités exceptionnelles que peuvent leur apporter le cloud et l’ouverture du système bancaire.

Des banques de toutes tailles optent pour le cloud

Plusieurs institutions bancaires ont récemment annoncé leur intention de migrer vers le cloud, ce qui semble avoir un effet domino.

Au-delà des « néobanques », les institutions financières mondiales systémiques (G-SIFI) commencent également à s’interesser au Cloud. En avril 2017 par exemple, UBS s’est tournée vers la technologie cloud Microsoft Azure pour accompagner sa transformation digitale.

Face à des attentes toujours plus prégnantes, la mobilité bancaire s’impose comme un critère de plus en plus important pour les clients qui veulent accéder à leurs données en déplacement, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cette situation oblige les banques à venir concurrencer les FinTechs et les fournisseurs de services de paiement tiers.

En optant pour une approche hybride, les banques peuvent se transformer à leur propre rythme

Les banques s’appuient sur une approche centrée sur le client et le cloud représente une option de choix leur permettant de conserver leur flexibilité et leur compétitivité. Toutefois, la migration vers le cloud ne se fait pas du jour au lendemain et les grandes banques « G-SIFI » vont devoir trier et organiser un volume considérable de données, d’applications et de systèmes hérités avant de pouvoir amorcer une stratégie de cloud public complète.

Il ne fait aucun doute qu’une solution hybride permettra au secteur financier d’adopter une approche flexible et progressive du cloud en transformant son activité à son propre rythme. Cette approche donnera aux banques la possibilité de choisir le meilleur endroit pour gérer leurs workloads : un cloud hybride sera dédié dans un premier temps aux workloads à faible risque et aux petites acquisitions, tandis que les workloads hautement réglementés continueront d’être traités « On-Premise » et dans des régions géographiques spécifiques en fonction des exigences réglementaires.

Les banques doivent dès à présent se demander si elles sont prêtes à passer dans le cloud et si elles disposent des compétences requises pour le faire, sachant que la question n’est plus vraiment « si », mais plutôt « quand et comment ».