Au cours des derniers mois, la crise sanitaire a amené les équipes IT à repousser leurs limites, leur imposant de fournir à la totalité de leur entreprise des environnements de travail numériques dans l’urgence. Le bureau, en tant qu’espace physique, est ainsi devenu presque du jour au lendemain un espace dématérialisé.

Nous avons conduit une enquête avec Censuswide auprès de 500 DSI en France pendant le confinement afin d’étudier ce phénomène. Elle révèle que les équipes IT françaises ont su relever avec brio le défi du télétravail de masse. Malgré le niveau de stress important ressenti, la majorité d’entre eux ont réagi positivement et ont intensifié leurs efforts pour s’adapter à des modèles flexibles et faire évoluer le principe même de l’avenir du travail.

Le jour d’après

Le confinement est levé et le monde du travail se remet en marche. Pourtant 80% des interrogés sont convaincus que les collaborateurs ne voudront pas retourner au bureau, il est donc temps pour les entreprises d’élaborer un nouveau modèle de collaboration.

Trois DSI sur cinq (75 %) affirment avoir été surpris par la facilité avec laquelle la majorité des employés de leur entreprise s’est adaptée au télétravail, et 80 % d’entre eux estiment que les technologies ont permis aux salariés de collaborer aussi efficacement qu’en face à face. L’étape suivante vise à rendre cette situation durable et efficace à long terme, tout en amorçant la tâche colossale et délicate consistant à renvoyer les travailleurs sur leurs lieux de travail physiques. Les équipes IT et les dirigeants d’entreprises doivent veiller ensemble à ce que cette évolution soit aussi fluide, sécurisée et flexible que possible.

Un parcours du combattant au service de la continuité

Même si 7 cadres ou employés de bureau français sur 10 (70 %) travaillaient déjà depuis chez eux au moins un jour par semaine, la transition ne s’est pas faite sans accroc. Près de la moitié (49 %) des entreprises interrogées ne disposaient pas d’un plan de continuité des activités prévoyant l’obligation pour la grande majorité des membres du personnel de travailler à distance, et 46 % d’entre elles ont trouvé difficile de faire passer leur effectif au télétravail. Les services informatiques ont ainsi payé un lourd tribut psychologique puisque les trois quarts (74 %) d’entre eux subissent des niveaux élevés de stress.

Par ailleurs, les deux tiers (66%) des répondants s’inquiètent des risques que le télétravail représente pour la sécurité des informations et plus de la moitié d’entre eux (54 %) affirme avoir constaté une hausse des installations de logiciels non autorisés par les collaborateurs. Les solutions technologiques ont également été problématiques : près d’un tiers (31 %) des DSI ont déclaré que les arrêts non programmés des VPN (Virtual Private Network) ont constitué un problème majeur pour leurs services au cours des dernières semaines.

De l’urgence à la pérennité

Les équipes IT mettent actuellement en place des solutions technologiques permettant de faciliter le télétravail à long terme dans le monde post-pandémie. En réponse à la crise du COVID-19, 62 % des DSI français affirment que leurs services envisagent de réduire l’infrastructure informatique physique et de passer à un modèle cloud, tandis qu’ils sont 41 % à prévoir de mettre en place des plateformes d’espace numérique de travail et 47 % à se tourner vers les services cloud publics afin de faciliter le télétravail à long terme.

Enfin, 80% des responsables informatiques français considèrent que l’adoption rapide du télétravail dû à la crise du COVID-19 a accéléré la transformation numérique de leur organisation. D’après 42 % d’entre eux, cette accélération a permis de gagner plus d’un an.

Une reconnaissance méritée

Il aura fallu cette pandémie pour enfin redonner aux services IT leurs lettres de noblesse. Eux dont la perception est habituellement plus proche des “héros de l’ombre” voire parfois des « mal aimés » d’une entreprise, soumise aux clichés tenaces du geek rivé sur son écran, avec son monde et ses codes à part. Cette étude démontre clairement l’évolution des services informatiques en matière de réputation et de visibilité, puisque les infrastructures IT et les outils numériques sont devenus essentiels à la continuité opérationnelle. Plus des trois quarts des responsables informatiques français interrogés (79 %) affirment que les services informatiques sont actuellement perçus comme un élément vital de leur entreprise.

La situation COVID-19 a confronté les décideurs informatiques à un scénario tout aussi inédit que monumental, mais ils ont su relever brillamment le défi. Il est probable que cette rupture radicale dans le paysage des entreprises stimulera l’émergence d’un environnement de travail véritablement hybride, pour toujours.